Quand le trauma ne peut pas s’échapper : comprendre l’empreinte du stress dans le corps
Publié par FF640378 le

Qu’est-ce qu’un traumatisme, vraiment ?
Un traumatisme n’est pas toujours un grand drame.
C’est un moment où le corps et l’esprit ont été débordés : un choc, un stress, une situation vécue dans l’impuissance ou la peur — et qui n’a pas pu être traversée pleinement.
Ce n’est pas l’événement lui-même qui crée le traumatisme, mais le fait que le corps n’a pas pu réagir, ni se libérer.
Selon l’Inserm, un traumatisme peut laisser des séquelles durables s’il n’est pas intégré (Inserm.fr) :
troubles anxieux,
douleurs chroniques,
dérèglements physiologiques.
Pourquoi un trauma reste figé dans le corps ?
Le corps est naturellement capable de libérer un stress ou un choc.
Chez les animaux, après avoir survécu à une attaque, on observe des tremblements, des secousses, des respirations profondes.
Une fois l’énergie libérée, ils repartent sans séquelles.
Chez l’humain, ce réflexe existe encore, mais il est souvent empêché.
Ce qui peut bloquer la libération naturelle :
L’éducation :
« Ne pleure pas », « Sois fort », « Tais-toi ».La pression sociale :
« Avance », « Ne dérange pas », « Contrôle-toi ».La peur :
Peur d’être jugé, rejeté, ou de perdre pied.
Que se passe-t-il en cas de saturation émotionnelle ?
Quand :
le choc est trop intense,
ou que la personne est déjà en surcharge émotionnelle (stress chronique, fatigue nerveuse, blessures anciennes),
le système de traitement naturel n’arrive plus à fonctionner.
Le trauma ne traverse pas, il reste coincé dans l’organisme.
En conséquence :
Le corps conserve une empreinte somatique (tensions, douleurs, hypervigilance),
Le cerveau reste bloqué en mode alerte,
Des symptômes secondaires apparaissent : phobies, troubles digestifs, anxiété, fatigue chronique…
Ce qui se passe techniquement dans notre système nerveux
Dans un organisme sain ou reposé, après un choc, le corps active le système nerveux parasympathique → mode repos, digestion émotionnelle, retour à l’équilibre.
Mais en cas de saturation :
Le système sympathique reste activé → mode alerte permanente (fuite, combat, figement),
Le corps n’arrive pas à revenir au calme.
Le choc s’imprime alors dans :
les tissus,
la respiration,
la posture,
parfois même dans le regard.
Imagine ton corps et ton cerveau comme un ordinateur.
S’il gère une seule fenêtre lourde, il peut traiter sans problème.
Mais si plein de fenêtres sont déjà ouvertes (stress, fatigue, blessures émotionnelles),
et qu’un choc violent arrive en plus…
L’ordinateur se fige.
Le fichier « trauma » reste ouvert en arrière-plan, invisible… mais il continue d’épuiser toute ton énergie.
Où se loge un trauma dans le corps ?
Diaphragme : souffle bloqué
Épaules & nuque : tensions musculaires
Ventre : troubles digestifs, émotions enfouies
Bassin : figement, peur, perte d’élan vital
Cage thoracique : oppression, cœur fermé
Chaque tension est peut-être un mot qu’on n’a jamais dit,
un réflexe de survie qu’on n’a jamais pu terminer.
Peut-on libérer un trauma naturellement ?
Oui, parfois.
Quand, juste après un choc, le corps peut :
pleurer,
trembler,
respirer profondément,
crier, courir,
ou simplement être accueilli avec bienveillance, alors le corps termine sa boucle.
Il ne reste pas de mémoire figée, pas de symptômes persistants.
C’est quand l’émotion ne peut pas sortir que le corps l’enferme.
Peut-on guérir seul ?
Parfois, oui.
Pleurer, respirer, danser, trembler librement,offrir à son corps du temps et de l’espace…peut suffire à réouvrir le flux naturel de la guérison.
Mais parfois, se faire accompagner est essentiel.
Lorsque le trauma est profond ou enfoui, un accompagnement bienveillant permet de :
ne pas porter seul cette mémoire,
libérer sans violence ce qui a été figé,
se reconnecter progressivement à la sécurité intérieure.
Des approches comme la kinésiologie à Anglet, les thérapies corporelles, le Somatic Experiencing®, ou simplement la respiration consciente,
peuvent aider à libérer ces empreintes tout en respectant le rythme du corps (traumahealing.org).
Finalement…
Chaque corps fait de son mieux avec ce qu’il a traversé.
Guérir, ce n’est pas oublier.
C’est :
Redonner du mouvement là où la vie s’était arrêtée,
Offrir à son corps l’espace qu’il n’avait pas eu à temps,
Honorer son propre chemin sans jugement.
Il n’est jamais trop tard pour écouter ce que ton corps a encore à dire.